Le deuxième livre des Rois continue avec la décadence progressive des deux royaumes du nord et du sud, Israël et Juda.
Cependant, ce serait une erreur de croire qu’au commencement la nation prospérait parce qu’elle avait des rois bons et justes, David et Salomon, et qu’après eux, les mauvais rois ont tout gâché, ou que le peuple juif qui fut ruiné par les Kaldéens était plus pécheur que ses ancêtres du temps de David.
En lisant attentivement, nous nous rendons compte que l’auteur du livre ne juge pas les fondateurs du royaume aussi sévèrement que leurs successeurs. Jéroboam II, qui restaura la prospérité en Israël et lui assura quarante années de paix, était-il inférieur à Salomon ? Etait-il moins croyant ? Et pourtant, le premier livre des Rois se plaît à décrire le luxe et la grandeur de Salomon, réalités bien matérielles, tandis que le second livre ne consacre qu’un seul paragraphe à Jéroboam, comme si le fait d’avoir un autre temple que celui de Jérusalem condamnait à priori le reste de son œuvre.
En cela nous découvrons la pédagogie de Dieu ; au commencement il encourage son peuple par la perspective de l’indépendance et la prospérité, parce que ces hommes vivent au moment historique où la conquête doit se faire : elle leur permettra de prendre leur véritable dimension comme peuple libre et responsable. Dieu ne leur montre pas alors les aspects négatifs de ce qu’ils font ; il n’insiste pas sur les fautes de Salomon ni sur la vanité de son luxe.
Mais plus tard, Dieu invite son peuple à porter un regard plus critique sur son histoire et, tandis que le grand rêve du royaume de Salomon se dissipe, Dieu les oriente vers une autre conquête, plus durable et plus importante, celle du règne de la justice.