2 Comme des oiseaux errants, qu’on a chassés du nid
les filles de Moab s’arrêtent aux gués de l’Arnon.
De Séla, proche du désert,
on envoie les agneaux au mont de la fille de Sion :
ne sont-ils pas seigneurs du pays ?
3 On leur fait dire :
Tenez un conseil, prenez une décision :
que même en plein midi ton ombre vaille celle de la nuit,
cache les exilés,
ne trahis pas les fugitifs.
4 Que les exilés de Moab
puissent se réfugier chez toi,
sois leur asile face au pillard,
le temps que disparaisse l’oppresseur
que la destruction prenne fin
et que celui qui piétine abandonne le pays,
5 (Oui, le trône sera rétabli,
stable grâce à l’esprit de bonté.
Un chef aimant le droit,
passionné de justice,
siégera sur ce trône en toute loyauté
dans la tente de David.)
6 Nous en savons assez sur l’orgueil de Moab,
du très orgueilleux Moab,
sur ses prétentions, son insolence, sa fierté
et ses bavardages qui ne mènent à rien.
7 Laissons Moab se lamenter sur Moab,
laissons le pays à ses pleurs.
Abattus, vous gémissez, vous regrettez
vos gâteaux de raisins de Kir-Ha-Résset.
8 Les vignobles d’Heshbon se flétrissent,
les rois des nations ont saccagé
les beaux raisins des vignes de Sibma.
Elles s’étendaient jadis jusqu’à Yaser,
elles s’avançaient jusqu’au désert,
leurs rejetons s’allongeaient au-delà de la mer.
9 C’est pourquoi je prends part au deuil de Yaser,
pour ses vignes de Sibma.
Je verse sur vous mes larmes, Heshbon, Eléalé.
Car on n’entend plus le chant du paysan
ni sur ta récolte, ni sur ta moisson.
10 La joie et la fête ont disparu de tes vergers :
plus un chant, plus une clameur dans tes vignes !
Nul déjà ne foule le raisin dans tes cuves,
c’est fini de leurs cris joyeux.
11 Voilà pourquoi, pensant à Moab,
je sens mes intérieurs vibrer comme une harpe
et mon coeur en moi frémit pour Kir-Hérès.
12 Moab peut venir et s’agiter sur le haut-lieu,
entrer dans son temple pour prier,
cela ne changera rien.
13 C’est là la parole que Yahvé prononça jadis au sujet de Moab. 14 Et maintenant Yahvé dit ceci : Encore trois années comptées comme celles d’un salarié, et toute la gloire de Moab, de ce peuple nombreux, sera par terre ; ce qui en restera sera peu de chose et de peu de valeur.