1 L’Esprit du Seigneur Yahvé est sur moi : oui, Yahvé m’a consacré, il m’a envoyé
pour porter aux humbles de bonnes nouvelles,
pour guérir ceux qui ont le coeur brisé,
annoncer aux captifs la libération,
à ceux qui sont au cachot, le retour à la lumière ;
2 pour proclamer une année de grâce de Yahvé,
le jour où notre Dieu se fera justice.
Je dois réconforter ceux qui sont dans la peine,
3 leur donner une couronne au lieu de cendres,
des parfums au lieu de leur deuil,
une tenue de fête au lieu d’un esprit abattu.
Alors on les appellera : “Arbres de justice”, “ceux que Yahvé a plantés pour sa gloire.” 4 Ils relèveront les ruines anciennes, ils reconstruiront sur les restes du passé.
5 Des étrangers s’établiront ici pour veiller sur vos troupeaux, on viendra d’ailleurs pour travailler vos champs et vos vignes. 6 Mais vous, vous serez appelés prêtres de Yahvé. On dira de vous : “Ce sont les serviteurs de notre Dieu.”
Vous vivrez aux frais des nations païennes et vous vous vanterez de leur luxe. 7 Vous ne connaîtrez plus la honte : vous serez des privilégiés. Ceux de mon peuple auront en leur pays de grands domaines ; leur joie sera durable.
8 Car moi, Yahvé, j’aime le droit, je déteste le vol et la fraude ; aussi je leur donnerai fidèlement leur récompense et leur accorderai une alliance éternelle.
9 Les nations connaîtront leur race, leur descendance sera célèbre au milieu des peuples ; tous ceux qui les verront, verront en eux la race que Yahvé a bénie.
10 Ma joie est toute en Yahvé,
mon Dieu m’a mis l’âme en fête !
Il m’a revêtue d’une robe : son salut,
et d’un manteau qui est sa justice,
tout comme un époux se coiffe de sa couronne,
comme la fiancée se met ses bijoux.
11 De même que la terre fait sortir ses pousses, et que dans le jardin germe la graine qu’on y a semée, de même le Seigneur Yahvé fera germer sa justice, avec sa louange, à la face des nations.
Les commentaires du chapitre 60 valent pour celui-ci. Sous une autre forme, ce poème répète ce qui s’est dit de la future Jérusalem dans 4,2 et dans les chapitres 40-55.
Jérusalem, la cité définitive des enfants de Dieu, l’épouse du Seigneur, est comblée de ses richesses et elle fait les délices de son Dieu. Pourquoi est-ce que Dieu nous rappelle si souvent ces merveilles qui ne se sont pas encore concrétisées ?
— Pour que nous puissions continuer à espérer dans les épreuves et les jours sombres (c’est ainsi que Paul nous encourage : Rm 8,16). Et de même, quand tout marche bien et que nous sommes pleins d’espoirs terrestres, nous avons besoin qu’on nous rappelle ces perspectives pour nous détacher de tout cela : quelque chose de meilleur nous attend.
— D’autre part, la Jérusalem céleste est déjà présente. Ceux qui sont entrés dans l’Eglise possèdent déjà les faveurs promises à David dont nous venons de parler : ce sont les dons de l’Esprit Saint (Ac 13,34). Dieu est à l’oeuvre dans le monde par l’intermédiaire de son Eglise.