1 Sur les bords des canaux de Babel
nous venions nous asseoir et pleurer,
nous souvenant de Sion.
2 Lorsqu’aux saules de la rive
nous pendions nos cithares,
3 nos vainqueurs nous demandaient
de leur redire une chanson.
Nos bourreaux réclamaient des chants joyeux :
“Chantez-nous un cantique de Sion !”
4 Comment chanterions-nous un cantique du Seigneur
sur une terre étrangère ?
5 Que ma main droite se détache
si je t’oublie, Jérusalem !
6 Que ma langue se colle à mon palais
si ton souvenir en moi se perd,
si Jérusalem n’est plus en tête de mes joies.
7 Souviens-toi, Seigneur, des fils d’Edom
quand vint le jour de Jérusalem,
et qu’ils disaient : “Mettez tout par terre !
Que rien ne reste sur les fondations !”
8 Mais toi, Babel, tu seras dévastée,
heureux celui qui te rendra
cela même que tu nous as fait,
9 heureux qui prendra tes enfants à deux mains
pour les briser sur le roc.
137 Voici encore un psaume où l’amour de la cité de justice s’allie à des malédictions pour les forts du moment. Faudra-t-il le censurer ? Mais ce n’est pas de trop pour un monde où deux milliards d’hommes vivent écrasés. Etait-ce plus mal d’écraser les enfants de Babel que ceux qui vont aux poubelles des cliniques ?