1 Poème de David
Garde-moi, mon Dieu, car je m’abrite en toi !
2 Je lui ai dit : “Tu es mon Seigneur,
je ne veux rien avoir sinon toi.”
3 Les dieux de cette terre ne sont que fumier,
malheur à ceux qui trouvent en eux leur plaisir
4 et courent après eux : leurs maux seront sans nombre.
Je ne verserai pas le sang en leur honneur,
on ne m’entendra pas prononcer leurs noms.
5 Le Seigneur est ma part, mon héritage
et la coupe qui me porte bonheur : garde-moi cette part.
6 Le tirage au cordeau m’a laissé le meilleur,
je suis ravi de mon héritage.
7 Je bénis le Seigneur qui toujours me conseille,
même durant les nuits mon cœur m’avertit.
8 Je garde toujours le Seigneur devant mes yeux,
s’il se tient à ma droite, qui pourra m’ébranler ?
9 J’en ai le cœur joyeux, je me sens tout en fête,
même ma chair en éprouve sécurité,
10 car tu ne donneras pas mon âme
au royaume des morts,
tu ne voudras pas pour ton fidèle
l’expérience de la corruption.
11 Tu me feras connaître le chemin de la vie,
une plénitude de joie en ta présence,
un bonheur sans fin juste à ta droite.
16 Les Israélites vivaient au milieu de nations païennes, mais même parmi le peuple, beaucoup partageaient les superstitions païennes tout en professant leur foi en un seul Dieu. Quand ils prenaient part aux sacrifices offerts aux dieux locaux, ils mélangeaient l’idolâtrie et les pratiques de la vraie foi.
L’auteur de ce psaume est sans doute un Lévite, un prêtre. Dans le passé, quand Dieu avait réparti la Terre Promise entre les tribus, il avait dit aux Lévites : “Je serai votre part d’héritage.” Et maintenant il guide ce Lévite au milieu des compromissions d’un peuple plus infidèle que fidèle. L’engagement du psalmiste est si inconditionnel qu’il ne pense pas que même la mort puisse briser sa relation à Dieu (v.10-11).
Tu ne donneras pas mon âme au séjour des morts, tu ne voudras pas pour ton fidèle l’expérience de la corruption. Le psalmiste est certain que Dieu peut le délivrer de cet endroit sombre et triste où, selon les croyances d’alors, se trouvaient les âmes des défunts ; il le placera à sa droite pour toujours.
Dès le début les chrétiens ont vu que ces paroles s’appliquaient spécialement à Jésus ressuscité (Ac 2,25 et 13,35). Pour avoir été le parfait serviteur de son Père, Jésus a été préservé par lui de la corruption de la tombe.
La loyauté envers Dieu ne signifie pas hostilité envers ceux qui suivent une autre religion. Cette loyauté nous demande par contre de regarder d’un peu plus près notre attachement à tous ces petits dieux qui encombrent notre vie. Ne sacrifions pas notre identité chrétienne sur l’autel de l’Argent.