1 Le Seigneur règne, les peuples en ont tremblé ; il est là sur les Chérubins, la terre s’affole.
2 Le Seigneur est dans Sion, très grand, très haut par-dessus tous les peuples.
3 Ils célèbrent ton Nom, grand et terrible : “Oui, il est saint, 4 c’est un roi puissant qui aime le droit !”
Car tu es venu restaurer la droiture et tu mets en Israël le droit, le juste jugement.
5 Exaltez le Seigneur notre Dieu, courbez-vous devant l’arche, il y pose ses pieds, dites : “Oui, il est saint !”
6 Moïse, Aaron étaient ses prêtres, Samuel aussi invoquait son nom. Ils invoquaient le Seigneur et lui leur répondait.
7 De la colonne de nuée il leur parlait, ils observaient ses ordres, les lois qu’il leur donnait.
8 O Seigneur, notre Dieu, tu leur répondais, tu étais avec eux un Dieu patient, mais tu ne leur passais rien.
9 Exaltez le Seigneur notre Dieu, adorez-le sur sa sainte montagne, dites : “Oui, il est saint, le Seigneur notre Dieu !”
99 Oui, il est saint ! Cette exclamation sera reprise trois fois dans le psaume. Reprenons la vision d’Isaïe (ch 6) si nous voulons retrouver le sens du mot “saint”. Il signifie, a-t-on dit, que Dieu est totalement différent, à part de ce qui n’est pas lui : il est le “tout autre”. Cela est vrai. Mais il faudrait y ajouter ce que suggère pour nous le mot “haute tension” : un pouvoir mystérieux qui déboussole tous nos mécanismes, aimante tout son entourage, fait jaillir des étincelles des corps qu’on croyait inertes, foudroie celui qui approche (2 Sam 6,7). Cette sainteté souveraine s’allie avec une beauté qui nous laisse sans paroles, avec un amour qui fait s’évaporer nos résistances et nos lourdeurs. Elle n’empêchera pas Dieu de se donner totalement à nous dans le mariage définitif. La vraie crainte de Dieu, la fascination que son mystère exerce sur nous (nous en vivrons pour une éternité), n’ont rien à voir avec la peur ou la défiance. Mais l’aspect redoutable de la mort - nécessaire pour retourner en Dieu - nous aide à mesurer ce qui nous sépare de lui.