0 L’histoire du peuple de Dieu tendait vers la naissance du Christ, Emmanuel, Dieu-avec-nous.
Son enfance montre en lui l’héritier des promesses faites à Abraham, le Roi des nations adoré par les mages, Déjà il est persécuté comme le sera son peuple.
1 Livre des origines de Jésus Christ, fils de David et fils d’Abraham.
2 Abraham est le père d’Isaac ; Isaac, le père de Jacob ; Jacob, le père de Juda et ses frères ; 3 Juda, le père de Farès et Zara, dont la mère est Thamar. Farès est le père d’Esron ; Esron, le père d’Aram ; 4 Aram, le père d’Aminadab ; Aminadab, le père de Nahason ; Nahason, le père de Salmon ; 5 Salmon, le père de Booz, et Rahab est sa mère ; Booz est le père de Obed, et Ruth est sa mère ; Obed est le père de Jessé ; 6 Jessé, le père du roi David.
David est le père de Salomon, dont la mère avait été la femme d’Urie. 7 Salomon est le père de Roboam ; Roboam, le père d’Abias ; Abias, le père d’Asaph ; 8 Asaph, le père de Josaphat ; Josaphat, le père de Joram ; Joram, le père d’Ozias ; 9 Ozias, le père de Joatam ; Joatam, le père d’Acaz ; Acaz, le père d’Ezéquias ; 10 Ezéquias, le père de Manassé ; Manassé, le père d’Amon ; Amon, le père de Josias ; 11 Josias, le père de Jéconias et de ses frères avant l’exil à Babylone.
12 Après l’exil à Babylone, c’est Jéconias, le père de Salatiel ; Salatiel, le père de Zorobabel ; 13 Zorobabel, le père de Abiud ; Abiud, le père d’Eliakim ; Eliakim, le père d’Azor ; 14 Azor, le père de Sadoq ; Sadoq, le père d’Akim ; Akim, le père d’Elioud ; 15 Elioud, le père d’Eléazar ; Eléazar, le père de Mathan ; Mathan, le père de Jacob ; 16 Jacob, le père de Joseph, l’époux de Marie, et c’est d’elle qu’est né Jésus qu’on appelle Christ.
17 Donc au total, cela fait quatorze générations d’Abraham à David, quatorze générations de David jusqu’à l’exil à Babylone, et quatorze générations depuis l’exil à Babylone jusqu’au Christ.
18 Voici quelle fut l’origine de Jésus, le Christ. Sa mère, Marie, avait été donnée en mariage à Joseph, mais avant qu’ils ne vivent ensemble, elle se trouva enceinte par une intervention de l’Esprit Saint. 19 Joseph, son mari, pensa à la renvoyer. Mais c’était un homme droit et il voulait agir discrètement pour ne pas lui faire du tort.
20 Comme il en était préoccupé, un ange du Seigneur vint se manifester à lui dans un rêve et lui dit : “Joseph, fils de David, n’aie pas peur de prendre chez toi Marie, ton épouse. La voilà enceinte par l’intervention de l’Esprit Saint ; 21 elle mettra au monde un fils et tu lui donneras le nom de Jésus ; car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.”
22 Tout cela fut donc l’accomplissement de ce que le Seigneur avait dit par la bouche du prophète : 23 Voici que la vierge est enceinte et met au monde un fils. On l’appellera Emmanuel, ce qui veut dire Dieu-avec-nous.
24 Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange lui avait ordonné et il prit avec lui son épouse. 25 Il n’avait donc pas eu de relations avec elle quand elle mit au monde un fils ; il lui donna le nom de Jésus.
21 Il sera appelé Nazôréen. Matthieu joue sur ce mot qui évoque nezer ou rameau (Is 11,1) et nazir (Nb 6). Il y avait à l’époque des groupes religieux qui prêchaient et baptisaient, tout comme Jean Baptiste, et on les considérait comme des nazirs ; Jésus était à la fois nezer et nazir.
Jésus a été marqué par le contexte de sa province. Le mot Galilée signifie “district des païens” (4,15), et cette province était plus ouverte sur l’extérieur que Jérusalem et la Judée. Les Juifs y étaient nombreux, mais en bien des secteurs les habitants étaient d’autre origine et religion, on les appelait “les Grecs” car ils parlaient cette langue. Nazareth, petit village perdu dans un creux des collines, n’était qu’à une dizaine de kilomètres de Séphoris, la capitale romaine de cette province. C’était une ville neuve et il est plus que probable que Jésus y est allé pour son travail. Il devait avoir appris à lire et à écrire à la synagogue de Nazareth (Lc 4,16), sans doute aussi quelques rudiments d’hébreu. À Séphoris tout le monde savait un peu de grec.
Beaucoup se demandent ce que Jésus a fait entre l’âge de douze ans, quand on l’a remarqué dans le Temple (Lc 2,41), et l’âge de trente ans ou plus, lorsqu’il commence son ministère public.
Rappelons d’abord que l’Évangile n’est pas une biographie de Jésus, un récit de sa vie de la naissance à la mort. C’est une catéchèse qui ne rapporte que ce qui semblait important pour la foi.
Ensuite, lisons Matthieu 13,54-56. Lorsque les gens de Nazareth s’étonnent des miracles de Jésus, ils ne disent pas : “Il est resté longtemps à l’étranger, c’est sans doute là-bas qu’il a appris !” Ils se demandent plutôt : Qu’est-ce qui est arrivé au fils du charpentier ? Nous qui le connaissons bien, nous n’attendions pas cela de lui.
Jésus ne pourrait pas communiquer la parole de Dieu s’il n’avait pas, en tant qu’homme, une con naissance exceptionnelle du cœur humain. Les années passées à Nazareth n’ont pas été des années perdues. Jésus a fait sienne la culture de son peuple ; il a fait l’expérience du travail manuel, des relations humaines, de la souffrance et de l’oppression. C’est à son expérience humaine autant que di vine, que ses paroles doivent leur accent de vérité.
De Galilée, le texte passe à la province de Judée, le cœur du pays juif. Elle est administrée par les gouverneurs romains, mais la communauté civile et religieuse dépend pour une grande part des prêtres (le parti des Saducéens). Dans le désert de Juda se sont réfugiés ceux qui maintiennent une attitude de résistance spirituelle. Les groupes esséniens en particulier continuent d’attendre les temps promis par les prophètes : on y trouve des oasis de vie austère et de prière, loin du culte officiel du temple de Jérusalem.
Jean Baptiste (le Baptiseur) a fait des disciples, et il attire le peuple avec l’appel à la conversion. Le règne de Dieu, c’est-à-dire une remise en ordre du monde, à commencer par le monde juif, est tout proche.
11. Un baptême d’eau. On imagine les groupes de pèlerins réunis au bord du Jourdain pour une célébration ; Jean énumère un à un les péchés du peuple, et à chaque fois on lui répond. “Nous ne le ferons plus”. Puis tous sont baptisés dans le fleuve avant de repartir chez eux.