SOBICAIN

Centro Bíblico San Pablo

SOBICAIN / Centro Bíblico San Pablo

La Bible des Peuples

Paraboles de la miséricorde

1 On voyait tous les collecteurs de l’impôt et les pécheurs s’approcher de Jésus pour l’écouter. 2 Les Pharisiens et les maîtres de la Loi s’en plaignaient : “Cet homme, disaient-ils, fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux !”

La brebis perdue

3 Aussi Jésus dit-il à leur intention cette parabole : 4 “Imaginez que l’un d’entre vous possède cent brebis, et il en a perdu une. Est-ce qu’il ne va pas laisser les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert, et courir après celle qui s’est perdue jusqu’à ce qu’il la retrouve ?

5 Quand il l’a retrouvée, il la met tout joyeux sur ses épaules et, 6 rentré chez lui, il rassemble amis et voisins et leur dit : Partagez ma joie, car j’ai retrouvé ma brebis perdue !

7 Je vous le dis : Il y aura plus de joie dans le ciel pour un pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de se repentir.

La pièce perdue

8 Si une femme a dix pièces d’argent, et qu’elle en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison et chercher soigneusement jusqu’à ce qu’elle la trouve ? 9 Et quand elle l’a retrouvée, elle rassemble ses amies et voisines et leur dit : ‘Partagez ma joie, car j’ai retrouvé la pièce que j’avais perdue !’ 10 De même, je vous le dis, on est tout joyeux chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent.”

Le fils prodigue

11 Jésus dit encore : “Un homme avait deux fils. 12 Le plus jeune dit à son père : ‘Père, donne-moi la part du domaine qui me revient.’ Et le père leur partagea son bien. 13 Le plus jeune fils ramassa tout et partit peu après pour un pays lointain où il dépensa son héritage dans une vie de désordres.

14 Quand il eut tout dépensé, une grande famine s’abattit sur ce pays et il commença à manquer de tout. 15 Il alla donc se mettre au service d’un des habitants du pays qui l’envoya dans ses champs pour garder les cochons. 16 Là il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les cochons, mais à lui, personne ne lui donnait rien.

17 Il rentra alors en lui-même : ‘Combien d’ouvriers de mon père, se dit-il, ont du pain plus qu’il n’en faut, et moi ici je meurs de faim. 18 Je vais me lever, retourner vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le Ciel et devant toi. 19 Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils, mais prends-moi comme l’un de tes ouvriers.’ 20 Il se mit donc en route et retourna chez son père.

Quand il était encore loin, son père l’aperçut et fut pris de pitié ; il courut se jeter à son cou et l’embrassa tendrement. 21 Le fils alors lui dit : ‘Père, j’ai péché contre le Ciel et devant toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.’

22 Mais le père dit à ses serviteurs : ‘Apportez vite la plus belle tunique et habillez-le, mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds. 23 Allez chercher le veau gras et tuez-le, car il nous faut manger et faire la fête : 24 mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé.’ Et ils commencèrent à faire la fête.

25 Le fils aîné était aux champs, mais il finit par rentrer. Comme il approchait de la maison, il entendit la musique et les danses. 26 Il appela l’un des garçons et lui demanda ce qui se passait. 27 L’autre lui répondit : ‘C’est ton frère qui est arrivé et ton père a tué le veau gras car il l’a re trouvé en bonne santé.’

28 Il se mit en colère. Comme il refusait d’entrer, son père sortit pour l’en prier. 29 Mais il répondit à son père : ‘Voilà tant d’années que je te sers sans avoir jamais désobéi à un seul de tes ordres, et à moi tu ne m’as jamais donné un chevreau pour faire la fête avec mes amis. 30 Mais lorsque revient ton fils que voilà, celui qui a mangé toute ta fortune avec les pros tituées, tu fais tuer pour lui le veau gras !’

31 Le père lui dit : Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi et tout ce qui est à moi est à toi. 32 C’est maintenant qu’il fallait faire la fête et se réjouir, car ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé !”

  • Evangile selon Saint Matthieu 18,12
  • Evangile selon Saint Matthieu 9,10
  • Evangile selon Saint Marc 2,15
  • Evangile selon Saint Luc 5,29
  • Evangile selon Saint Matthieu 9,9
  • Evangile selon Saint Marc 2,13
  • Evangile selon Saint Luc 5,27
  • Evangile selon Saint Matthieu 18,10
  • Evangile selon Saint Matthieu 18,12
  • Ezéquiel 34,4
  • Evangile selon Saint Luc 19,10
  • Evangile selon Saint Luc 16,15
  • Evangile selon Saint Luc 18,9
  • Le Deutéronome 14,8
  • Jérémie 3,12
  • Osée 2,16
  • Isaïe 49,14
  • Jérémie 31,20
  • Genêse 41,2
  • Evangile selon Saint Luc 9,10
Lc 15,1

Les trois paraboles qu’on lit dans ce chapitre illustrent la parole de Jésus en Lc 19,10 : “Le Fils de l’Homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu”. Chercher est ici tout aussi important que sauver, car il souligne un désir personnel de Dieu : comme si l’Infini pouvait manquer de quel que chose ! La femme cherche la pièce qui lui manque, et c’est normal qu’elle fouille partout. Lorsque le berger laisse en plan les quatre vingt dix neuf brebis, il y a là quelque chose d’irrationnel. Le père qui fait la fête au retour de l’irresponsable et sacrifie le veau gras qu’il a refusé au fils obéissant, c’est encore beaucoup plus discutable.

Les maîtres disent que la parabole veut choquer pour être mieux entendue. On pourrait alors commenter cette parole de Dieu comme la révélation d’une “folie” divine dont Paul nous parle en 1Co 1,25. Les chemins de Dieu sont mystérieux, mais l’amour dont il nous aime et ce qu’il veut trouver en nous dans l’éternité n’est pas moins étranger à nos idées religieuses. Il n’est pas tout à fait faux de dire que Dieu cherche des pécheurs.

Lc 15,3

Pourquoi les Pharisiens se plaignent-ils ? Parce qu’ils sont très soucieux de la pureté rituelle. Dans cette optique, qui est inscrite dans l’Ancien Testament, si deux personnes entrent en relation, celui qui est impur contamine l’autre. Comme, par définition, les pécheurs ne pensent pas à se purifier des mille impuretés de la vie quotidienne, Jésus passe pour un Maître qui accepte de se rendre impur à chaque instant. Jésus parlera donc de la miséricorde de Dieu qui n’a pas rayé de son horizon les pécheurs.

Et puis il y a quelque chose de plus humain dans l’indignation des “bons” : il faut tout de même qu’on voie la différence entre nous et les autres !

7. Heureuse la brebis que Jésus, laissant les quatre-vingt-dix-neuf autres, est allé chercher ! Malheur aux justes qui n’ont pas besoin du pardon de Dieu !

Aujourd’hui, dans les grandes villes, l’Église semble n’avoir gardé qu’une seule brebis. Ne faut-il pas qu’elle sorte dans la campagne pour aller à la re cherche des quatre-vingt-dix-neuf qui se sont perdues ?

Qui allume une lampe, balaie la maison et cher che avec soin, si ce n’est Dieu lui-même ? Mais, par respect pour Dieu, Jésus, comme les Juifs de l’époque, préfére ne pas le nommer ; ils emploie des expressions comme “les anges” ou “le Ciel”.

Lc 15,11

Dans cette parabole il y a trois personnages : le père représente Dieu ; le fils aîné, les Pharisiens. Mais qui est le fils cadet ?

Le fils cadet ne connaît pas encore le Père, mais seulement le Dieu des religions et de la morale, et les lois de Dieu lui semblent pesantes. Il va donc chercher à vivre sa vie loin des obligations extérieures ; il jette par dessus bord tout l’héritage religieux qui était sa vraie richesse et qu’il n’a pas su apprécier.

Les épreuves le rappellent à la réalité. Il a besoin de Dieu, et c’est alors qu’il découvre que le Père l’a devancé. Le Père le relève et toute la famille fête son entrée dans le monde où l’on est vrai. On en a oublié jusqu’à l’héritage dispersé.

Nos fautes ne surprennent pas Dieu, puisqu’en nous créant libres il a accepté le risque de notre chute. Dieu reste avec nous dans nos expériences du bien et du mal jusqu’à ce qu’il nous ait convertis. Remarquons cette phrase merveilleuse : J’ai péché contre le Ciel et devant toi. Le péché va contre Dieu qui est vérité et sainteté. Mais Dieu est aussi le Père tout préoccupé de son fils ; le fils a péché devant celui qui tire le bien du mal.

22. L’anneau qui est en même temps un sceau et permet de signer ; les chaussures de riche, la tunique : le fils prodigue recouvre ses droits et sa dignité.

La parabole nous invite à regarder les autres avec miséricorde, non pas seulement la miséricorde du cœur qui, pour un instant, laisse de côté les jugements sévères, mais aussi la compréhension de l’esprit qui reconnaît l’œuvre de Dieu dans les chemins tordus de nos vies.

Elle nous invite à jeter un autre regard sur les années que nous avons pu passer dans l’ignorance de Dieu avant d’être touchés par une conversion. Des années perdues ? Peut-être ont-elles été le temps, prévu par Dieu, d’une expérience de notre misère. Il fallait avoir gâché beaucoup pour savoir dire simplement le Notre Père.

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