Prise entre la Méditerranée à l’ouest et le plateau transjordanien à l’est, la Terre Sainte est formée de trois zones parallèles se développant du Nord au Sud. A l’Ouest une plaine côtière, bordée d’un cordon ininterrompu de dunes de sable et coupée par l’éperon du Carmel, porte successivement les noms de plaine de Zabulon, plaine de Saron et Séphéla. Viennent ensuite les différents reliefs qui constituent l’arête centrale du pays, elle aussi brisée par la plaine transversale d’Yizréel: ce sont, au nord, les monts de Haute-Galilée d’où se détachent plus au sud les sommets isolés du Thabor et du Moré; au centre du pays, les monts de Samarie et de Judée prolongent cette arête qui s’effondre progressivement au sud d’Hébron avant de renaître, plus loin, dans le Néguev. Cette ligne de crêtes domine, de son rebord oriental, la dépression du Ghor qui s’inscrit dans le cadre plus général de la grande faille qui du nord de la Syrie s’étend jusqu’aux grands lacs africains. Dans le fond de cette dépression, le Jourdain qui a pris sa source au pied de l’Hermon, au nord du pays, descend vers la Mer Morte après avoir alimenté de ses eaux le Lac de Tibériade.
La Palestine se situe entre les latitudes et les longitudes suivantes: Tout au nord du pays, à la hauteur de Dan, la latitude est de 33° 15 Nord.
Au sud, le fond du Golfe d’Eilat se trouve à 29°32′ Nord.
La longitude du point extrême, à l’ouest (à la hauteur de Raphia), est à 34°15′ Est.
Les pentes du Golan qui dominent le lac de Tibériade sont à 35°40 de longitude Est.
Jérusalem est à 35°13′ de longitude Est et à 31°46′ de latitude Nord.
Formée des alluvions arrachées par les pluies d’hiver aux reliefs calcaires de l’arête centrale, la plaine côtière apparaît aujourd’hui comme une zone de cultures prospère. Mais cet aspect moderne risque de faire oublier que durant des millénaires et en particulier pendant la période biblique, une grande partie de cette plaine était insalubre et impropre à l’agriculture. En effet, le long de la côte, le cordon de dunes, constitué des sables africains rejetés par le Nil et charriés par les houles de sud-ouest, a fait obstacle à l’écoulement des eaux, qui descendent de l’arête centrale vers la mer. Aussi les alluvions amoncelées sur un socle de grès imperméable (né de la transformation des sables antérieurs) et saturées par les eaux qui ne trouvaient pas d’issue, sont devenues marécages. C’est dans la zone centrale de la plaine côtière que le phénomène fut, jusqu’au début de ce siècle, le plus sensible: au nord de l’ancienne Césarée, en effet, les dunes étaient moins importantes, mais au sud d’Ashdod, où leur largeur atteignait 5 à 6 km, la sécheresse croissante du climat atténuait par contre la formation des marécages.
L’emplacement des sites antiques dans cette région confirme ces données: si deux petits tells apparaissent au nord de Césarée, on en découvre d’autres plus nombreux, serrés contre le pied des collines, dans une zone plus sèche, jusqu’au moment où l’on rejoint la région d’Ashdod et des autres implantations philistines.
A l’est de la plaine côtière se déploie l’arête centrale de la Palestine. Prolongeant vers le sud la chaîne du Liban qui dépasse les 3000 m à la hauteur de Tripoli mais s’abaisse ensuite suffisamment pour laisser, un peu au-dessous de Sidon, le passage au Litani venu de la Bekaa; cette structure montagneuse connaît des altitudes et des visages fort différents de la Haute-Galilée au Néguev.
Dans le nord du pays, en Haute-Galilée, le massif est élevé: sa hauteur moyenne est de 800 m; mais les sommets dépassent aisément les 1000 m: le plus important est le mont Mérom (1208 m). À la hauteur d’En-Nakoura, un éperon se détache vers l’ouest pour atteindre la Méditerranée et imposer à la plaine d’Akko sa limite septentrionale. Sur le versant oriental, la falaise domine de 500 à 700 m la haute vallée du Jourdain, qu’elle rejoint par des pentes rapides.
La forêt primitive, solidement enracinée dans un calcaire dur a relativement bien résisté au déboisement anarchique qui, durant des siècles, a frappé cette région.
Durant l’antiquité ce plateau de Haute-Galilée a été peu habité.
Une ligne d’effondrement qui permet le passage d’Akko à la haute vallée du Jourdain marque la limite septentrionale de la Basse-Galilée. Ici, l’homogénéité du massif est plus précaire: des failles transversales coupent les lignes de collines qui ne dépassent plus guère les 500 m, et l’on retrouve ainsi au milieu des plaines, comme abandonnés par les caprices de la nature, des monts insolites et solitaires: le mont Turan divisant en deux la riche plaine de Bet-Netofa, le mont Thabor planté avec ses 588 m d’altitude sur le rebord nord de la plaine de Yizréel, et partageant cette dernière par le milieu, le Givat ha-More. Il faut y ajouter, quoique différent, le massif du Carmel, dont l’axe principal est orienté du sud-est au nord-ouest: sur son flanc occidental, les ramifications descendent, nombreuses et parallèles, vers la plaine côtière, s’achevant souvent en falaises aux parois verticales. Par contre, son versant oriental domine, en une ligne de sommets arrondis mais aux pentes vives, la rivière du Quichon.
Vers l’Est, à l’approche du lac, les calcaires qui forment les reliefs de la Basse-Galilée sont recouverts par une épaisse couche de basaltes issus des différents mouvements tectoniques qui, au quaternaire, ont secoué la région, et dont le plus important et le plus récent est l’éruption volcanique du Djébel Druze: ses laves s’étendirent sur une aire de 100 km de rayon, débordant donc largement, à l’ouest, la faille du Jourdain. La décomposition des calcaires par l’érosion a fourni cette belle terre brune qui s’est accumulée dans les plaines, apportée par le ravinement des eaux, pour le plus grand profit de l’agriculture. Sur les plateaux basaltiques, un phénomène d’érosion et de décomposition comparable a donné une terre d’un brun plus sombre, mais elle aussi très fertile.
Un ensemble de collines assez basses assure la continuité du relief entre le Carmel et les monts de Samarie; mais ici, l’altitude se relève nettement et, des deux célèbres monts qui déterminent le passage à l’extrémité duquel se situait la ville antique de Sichem, l’Ébal et le Garizim, le premier culmine à 930 m et le second à 880 m. A l’est, l’ensemble du massif reste élevé au-dessus du Ghor, mais des entailles profondes et nombreuses permettent de le rejoindre, tandis qu’à l’ouest, des passes relativement aisées donnent accès à la plaine côtière. Les collines chauves, où le calcaire gris s’étale en larges plaques, alternent avec les hauteurs couvertes de vergers. Comme en Galilée, les petites plaines intérieures profitent des terres de décomposition du calcaire, entraînées par les pluies au pied des collines.
Plus au sud, l’arête centrale prend le nom de monts d’Éphraïm, les petites plaines intérieures cèdent la place à des vallées plus étroites mais qui se rejoignent par des cols peu élevés, déterminant ainsi une voie naturelle nord-sud, utilisée durant des millénaires. L’altitude moyenne de ce passage tourne autour des 600 m, mais des monts plus élevés le dominent, dont le plus haut dépasse les 1000 m.
Le plateau de Benjamin prolonge sans rupture la montagne d’Éphraïm vers le sud: une ligne de collines, dont la plus méridionale est le Mont des Oliviers (818 m), en forme le rebord oriental, dominant les pentes du désert de Juda: on est à la hauteur de Jérusalem.
La forêt qui couvre les collines au travers desquelles s’ouvre un passage naturel vers la plaine côtière se prolonge, au sud, sur le versant ouest de l’arête centrale, qui prend le nom de monts de Judée. Sur le sommet du plateau, qui s’élève jusqu’à 1000 m près d’Hébron, la terre d’origine calcaire est propice aux arbres fruitiers: la vigne, l’olivier, et le figuier dessinent à partir du printemps un paysage riant, où les différents verts des frondaisons s’harmonisent avec la blancheur lumineuse des bancs de calcaire et le brun-roux de la terre. Brusquement, au sud d’Hébron, l’arête centrale s’effondre et s’achève provisoirement par un chapelet de collines de plus en plus basses, qui disparaissent à la hauteur de Beershéva. Mais elle renaît bientôt, et sur une longueur d’une centaine de kilomètres, dans le Néguev ; son altitude au départ avoisine les 600 m mais au sud elle dépasse encore une fois les 1000 m. Les structures les plus remarquables de cette ligne de reliefs sont les Makteshim: le Makhtesh Ha-Gadol, le Makhtesh Ha-Qatan et le Makhtesh Ramon. Ces vastes cirques oblongs, de 10 à 35 km de longueur, trouvent leur origine dans des plissements formés par l’ouverture du fossé jordanien: distendues, les couches supérieures des crêtes ainsi formées sont devenues la proie facile de l’érosion qui les a creusées au point de faire réapparaître au fond de ces cirques les roches primitives et de laisser sur leur pourtour des lits de pierres redressés et brisés.
A l’est de l’arête centrale qui s’étend du nord au sud du pays, se situe le fossé jordanien, prolongé par la Mer Morte et la dépression de la Araba. Cette ligne de fracture de l’écorce terrestre n’est qu’un maillon de la faille profonde qui prend son origine en Syrie, continue avec la Bekaa au Liban et, après avoir traversé toute la Palestine, se prolonge par le golfe d’Eilat et la Mer Rouge, avant de s’achever avec les grands lacs d’Afrique orientale.
LE HAUT JOURDAIN
Au nord, le fond de la dépression est encore à quelques centaines de mètres d’altitude. C’est là que les diverses sources du Jourdain, en particulier celles de Banias et de Dan, mêlent peu à peu leurs eaux à une source située plus en amont, au-delà de la frontière libanaise, pour former la rivière.
Cette région était autrefois marquée par la présence d’un lac, le lac Houleh, entouré de marécages. Ceux-ci figurent sur les atlas anciens, mais c’est en vain qu’on les chercherait sur les cartes modernes: des travaux importants ont substitué aux marais insalubres une plaine de culture. Au-delà, la dépression, désormais recouverte d’une épaisse couche de basaltes, incline sa pente vers le sud. Entre l’ancien lac Houleh et les rives du lac de Tibériade, le dénivelé atteint 400 m environ. Les terres y sont fertiles, mais jonchées de pierres d’origine volcanique.
LE LAC DE TIBÉRIADE
Avec le lac de Tibériade, le fond de la faille se creuse davantage: il forme une cuvette naturelle que remplissent les eaux du haut-Jourdain et de quelques sources éparses le long des rives, et dont le cours inférieur de la rivière entraîne le surplus jusqu’à la mer Morte, constituant ainsi le déversoir du lac. Malgré la très forte évaporation due au climat subtropical de cette région, le niveau du lac se maintient d’une année sur l’autre grâce à l’apport d’eau considérable que représente la fonte des neiges de l’Hermon, appelé également Siryon dans l’Ancien Testament.
LE BAS JOURDAIN
Désormais le couloir reprend sa pente vers le sud: sa largeur reste assez régulière, une dizaine de kilomètres environ. Les terres d’alluvions sont riches et la présence de nombreux tells atteste un habitat remontant à une haute antiquité; les fouilles récentes menées sur le site préhistorique d’Oubeidiyeh nous obligent à rechercher la présence de l’homme, ici, non plus à l’horizon des temps historiques, mais à l’aube de l’aventure humaine, il y a environ un million d’années !
Alors que le plateau de basalte se poursuit à l’ouest sur une trentaine de kilomètres, à l’est débouche le Yarmouk qui rejoint le Jourdain après un long parcours au creux d’une vallée étroite.
De temps à autre, la dépression s’élargit provisoirement pour accueillir un affluent du Jourdain dont les alluvions ont fertilisé le confluent: c’est le cas, notamment, à la hauteur de Beth-Shéan et un peu plus bas à l’embouchure du waddi Farah. Au fur et à mesure que l’on approche de la mer Morte, l’insuffisance des pluies entraîne la dessiccation des rives: après le waddi Farah, le paysage devient désertique. La luxuriante oasis de Jéricho, avec ses cultures, ses palmiers, ses flamboyants et ses inoubliables bougainvilliers fait certes exception, mais elle ne doit sa prospérité qu’aux sources généreuses qui déversent leurs eaux fraîches et saines sur ses jardins.
LA MER MORTE
A quelques kilomètres de Jéricho, la plaine marneuse et salifère est limitée par les parois de roche du désert de Juda à l’ouest, et du plateau transjordanien à l’est; la Mer Morte occupe désormais de la masse de ses eaux saumâtres la quasi-totalité de la faille qui se creuse ici jusqu’à moins 800 m, tandis que la surface des eaux est déjà à moins de 400 m. De temps à autre, une source apporte, comme à Aïn Feskha ou En Geddi, ses eaux douces pour fertiliser et cultiver une modeste plaine côtière, mais partout ailleurs le paysage reste d’une redoutable grandeur, frappé par un soleil implacable dont la chaleur s’emmagasine dans les falaises de roche comme pour mieux la rayonner ensuite. Par les failles profondes et déchiquetées, qui coupent d’ouest en est le plateau, des torrents d’un jour déversent quelques fois l’an dans la Mer Morte des eaux de ruissellement qui se sont accumulées plus haut sur des sols trop desséchés pour pouvoir les absorber.
Avec la presqu’île de Lisan, au niveau de l’antique forteresse de Massada, le fond de la Mer Morte se relève brusquement et le bassin sud n’a plus que quelques mètres de profondeur. On entre alors dans la Araba, longue vallée désertique entre le Néguev et les monts d’Édom, par laquelle on rejoint, au terme d’un parcours de près de 200 km, le golfe d’Eilat.
Avec des particularités qu’explique le relief, la Palestine jouit d’un climat subtropical. A la différence de nos terres d’Occident, il n’y a ici que deux saisons: un été de mai à octobre et un hiver de novembre à avril. C’est seulement durant l’hiver que tombe les pluies, plus ou moins abondantes selon les régions. La fin de l’été comme celle de l’hiver sont marquées par des vents chauds qui soufflent du désert et affectent plus particulièrement l’est et le sud du pays.
Le climat de la plaine côtière est méditerranéen: chaud et humide en été, tempéré durant l’hiver. La présence de la Méditerranée atténue les variations de température entre le jour et la nuit. La pluviométrie dépasse les 500 m/m par an dans le nord et le centre alors qu’elle leur est inférieure dans le sud. Quant aux températures, elles n’excèdent guère 28° en été, et ne tombent que rarement au-dessous de 11° en hiver.
L’arête centrale présente un climat relativement plus rude: la température y descend de 7° plus bas que sur la côte et les sommets sont parfois blancs de neige l’hiver. Par contre en été la température s’élève facilement à 30°, mais les nuits sont fraîches. Les averses sont généreuses et les précipitations oscillent entre 700 et 900 m/m par an, le versant occidental profitant davantage des pluies venues de la mer que le versant oriental.
Le fossé oriental est la région la plus chaude de la Palestine, avec des températures qui peuvent dépasser les 40° en été aux abords de la Mer Morte. Les pluies sont rares mais souvent violentes, les oueds déversent alors d’impressionnantes quantités d’eau qui coupent les routes pour quelques heures.
Le Négev possède un climat sec en toute saison, les pluies en effet y sont très rares: c’est le régime de la steppe. L’hiver n’est pas froid, mais les températures, l’été, peuvent s’élever comme dans le fossé oriental à 40°.
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