Vers les années 1050 le développement démographique des anciens nomades inquiète les petits royaume de Palestine et le conflit éclate entre la fédération philistine et les tribus d’Israël. Le livre de Samuel commence avec le récit d’une rencontre désastreuse avec la fédération philistine à cette époque: les Israélites furent écrasés à Eben-Ha-Ezer et chacun s´enfuit chez lui. Ce fut une très grande défaite: trente mille fantassins tombèrent dans les rangs d´Israël. L´Arche de Dieu fut prise (1S 4,1-11)
Cette sévère défaite près d’Afek fait prendre conscience du danger que représente la puissance militaire des Philistins face au manque de cohésion des tribus d’Israël. Les chefs nomades viennent trouver le prophète Samuel et exigent de lui un roi (1S 8,4-5 ). Saül, David, Salomon et tant d’autres après eux assureront donc le pouvoir. Au combat d’Eben-Ha-Ezer les Philistins ont montré la supériorité de leur armement et la force de leur union. Pour les nomades, si attachés à leur indépendance, la centralisation du pouvoir est devenue une nécessité et l’on se résout à prendre le chemin de la sagesse. C’est alors l’élection de Saül (1S 8,10)
Saül sera un roi de transition, mais le choix de David par Dieu et sa consécration par Samuel marquent un tournant décisif dans l’histoire d’Israël. David s’attelle dès son accession au trône à refaire l’unité des tribus qui vient de voler en éclats après la mort de Saül. Pour éviter tout favoritisme il conquiert lui-même sa capitale, étrangère au cadastre de quelque tribu que ce soit. La cité était restée jusqu’à ce jour aux mains des Jébuséens, une branche de la grande famille cananéenne. David s’en empare, c’est Jérusalem (2S 1,9). La ville sera tout à la fois Cité de David et Cité de Dieu: c’est pourquoi le premier acte que pose le roi est de faire monter l’arche d’Alliance dans sa nouvelle capitale (2S 6,1-19).
Les premières années de David sont consacrées aux guerres qui lui permettent de s’imposer, comme unique souverain d’Israël d’abord, comme leader de Syrie Palestine ensuite. Pour quelques années il impose la”paix israélite” à tous ses voisins. Voici donc que la population israélite domine le pays, mêlée aux peuples plus anciens, philistins ou surtout cananéens, qui ne disparaîtront pas pour autant et qui reprendront le pouvoir dès que l’occasion se présentera. Même si, pour un temps, Israël impose sa loi au pays, la culture cananéenne se maintient et les dénonciations des prophètes témoignent de la place considérable que les cultes cananéens occuperont jusque bien après l’Exil dans la vie quotidienne du peuple élu.
Entre les fils de David, nés de différentes femmes, s’engage la lutte pour le pouvoir, et Salomon l’emporte. Le prophète Nathan l’a appuyé: c’est lui l’aimé de Yahvé (1R 1,28-40). De fait, l’ambition et la volonté de paraître l’entraînent dans une politique de prestige: il épouse des femmes étrangères, même une fille de Pharaon entre au harem royal. Il accueille la reine de Saba, noue des alliances, fait du commerce jusqu’en Asie Mineure. Cette politique où le goût du luxe s’allie aux compromissions attire et les reproches de Dieu, et la colère du peuple (1R 9,11).
Le peuple est fatigué des corvées toujours plus nombreuses, du fouet des chefs de chantiers; à la mort de Salomon le conflit éclate. Devant les représentations des chefs de tribu, venus à Sichem plaider la cause du peuple, le jeune roi, Roboam, durcit sa position; la réaction est immédiate, le schisme est déclaré et toutes les tribus du nord font sécession. Elles se rallient à Jéroboam qui fait de Sichem sa capitale (1R 12,1-25).
La rupture politique qui venait de s’accomplir allait entraîner un schisme religieux: Jéroboam se dit en effet:”Si ce peuple continue de monter à Jérusalem pour offrir des sacrifices dans la Maison de Yahvé, le cœur du peuple se retournera vers Yahvé et vers Roboam roi de Juda, et ils me tueront.”… Jéroboam construisit des sanctuaires, ou Hauts-Lieux, il y établit des prêtres pris parmi le peuple, qui n´appartenaient pas à la tribu de Lévi. Jéroboam institua une fête le quinzième jour du huitième mois, comme la fête qui existait en Juda, et il sacrifia sur l´autel. (1R 12,26-31).
Il est en effet certain que malgré l’existence de sanctuaires provinciaux, tel celui d’Arad retrouvé au cours de fouilles archéologiques au nord-est de Beershéva, le temple de Jérusalem édifié par Salomon représentait pour les Israélites, qu’ils soient du nord ou du sud, un véritable pôle d’attraction, et par voie de conséquence un réel danger pour l’autorité des rois d’Israël.
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