SOBICAIN

Centro Bíblico San Pablo

SOBICAIN / Centro Bíblico San Pablo

Les asmonéens. Hellénisme et judaïsme

Une dégradation si rapide de la situation serait incompréhensible si tous les motifs de l’insurrection ne s’étaient lentement accumulés.

Les campagnes d’Alexandre, l’implantation des colonies macédoniennes, et la fondation des royaumes hellénistiques (c’est-à-dire héritiers d’Alexandre et de culture hellénique, ou grecque) ne furent pas sans influence sur les communautés d’une Diaspora (c’est-à-dire: des communautés juives dispersées entre les autres nations) qui grandissait de jour en jour. Dispersés dans le Proche Orient, les Juifs découvraient une culture inconnue jusqu’alors, mais qui ne manquait pas de les séduire. En Palestine, les Ptolémées avaient multiplié les créations de villes sur le modèle grec: on comptait parmi elles Ptolémaïs ou Nysa-Scythopolis. À Jérusalem même, le grand prêtre Jason témoignait de son admiration pour l’hellénisme; il se disait prêt à s’engager par écrit pour cent cinquante talents si on l’autorisait à construire de sa propre autorité un gymnase et une école militaire (2M 4,9), favorisant ainsi la mise en place d’institutions qui répugnaient à la conscience juive. Dès lors le fossé allait se creusant entre ceux qui, refusant toute évolution, voulaient garder une fidélité sans faille aux traditions ancestrales, et ceux qui, gagnés par le modernisme, risquaient de brader tout ce qui comptait pour d’Israël.

LES GRANDS PRÊTRES DIVISÉS

La querelle entre Judaïsme et Hellénisme avait gagné les grandes familles sacerdotales. Ces rivalités conduisirent peu à peu le pouvoir politique à s’immiscer dans l’attribution du souverain pontificat. Antiocus, dont la situation financière était difficile, passa vite du rôle d’arbitre à celui de décideur et c’est ainsi que dès les premières années de son règne commença la valse des grands prêtres: Onias, réputé pour sa piété et sa fidélité à la Loi, était en charge, lorsqu’un certain Jason qui briguait la place le décria auprès du roi, à qui il proposa une coquette somme d’argent; le roi déposa Onias et lui substitua Jason; trois ans plus tard se présenta Ménélaos, plus offrant, il obtint la charge et Jason n’eut plus qu’à rentrer dans le rang. De telles pratiques ne pouvaient que jeter le discrédit sur Antiocus et les partisans des Grecs.

JUDAS MACCABÉE (166-160)

Mattathias organisa une tournée avec ses premiers partisans pour détruire les autels païens et circoncire de force tous les enfants non circoncis qu’ils trouveraient sur le territoire d’Israël (1M 2,45-46). Quelques mois plus tard il mourut (166). Son fils Judas surnommé Maccabée prit sa place. Ses frères et tous ceux qui avaient pris le parti de son père lui apportèrent leur concours et menèrent le combat d’Israël avec ardeur (1M 3,1-2). Antiocus ne prit pas très au sérieux ce soulèvement; il se contenta d’envoyer contre les insurgés un corps de troupe commandé par un certain Apollonius. Celui-ci ayant été battu par Judas, le gouverneur Lysias, commis à la garde du royaume en l’absence du roi, dépêcha Gorgias avec une armée beaucoup plus considérable: ce fut une nouvelle défaite pour les Séleucides. Lysias se décida alors à prendre la tête des opérations: la déroute de ses troupes l’obligea, lui aussi, à s’enfuir à Antioche.

LA RÉSISTANCE PREND DE L'AMPLEUR

Probablemente bajo el actual Domo de la Roca se encontraba el altar de los holocaustos Ces succès inespérés renforçaient la confiance des Juifs ralliés à Judas et attiraient à lui ceux qui par crainte s’étaient tenus à l’écart du conflit. Il était évident pour tous que Dieu manifestait de nouveau sa protection à son peuple. Puisque l’ennemi était rejeté loin de Jérusalem, il était temps de reprendre le Temple: la purification du Lieu Saint profané trois ans plus tôt par les Grecs était au cœur du projet de Judas. La consécration du nouvel autel et du sanctuaire fut célébrée le 25 du 9 ème mois au son des cantiques, des cithares, des harpes et des cymbales (1M 4,54). La fête de Hanoukka allait commémorer dans les siècles à venir cette Dédicace du Temple qui eut lieu en 164 av. J.­C.

Le sanctuaire libéré et purifié devenait à nouveau le centre où la Communauté de Judée pouvait en toute liberté célébrer son Dieu, mais il fallait secourir les frères plus éloignés et plus isolés, car les victoires de Judas ne faisaient qu’exacerber la haine des”Grecs” contre les Juifs. Judas et son frère Jonathan se rendirent en Galaad pour y exercer des représailles sanglantes et pour rapatrier à Jérusalem ces communautés opprimées; Simon, un troisième fils de Mattathias, gagna la Galilée pour une mission semblable.

Sur ces entrefaites Antiocus IV était mort, et son fils n’avait que huit ans; harcelé par la population grecque et les juifs rangés à son côté qui réclamaient le secours du pouvoir, Lysias, qui s’était entre temps promu régent du royaume, décida de frapper un grand coup. Judas et les siens furent défaits, Jérusalem se trouvait de ce fait en très mauvaise posture. Providentiellement, les dissensions entre Lysias et Philippe, à qui Antiocus IV avait confié le royaume sur son lit de mort, sauvèrent la Ville Sainte.

Lysias proposa même à son roi de signer la paix avec Judas pour avoir les mains libres de ce côté là; le roi envoya donc des hommes pour offrir la paix aux Juifs et ceux-ci acceptèrent. Le roi et les chefs s’engagèrent par serment, et les Grecs, sujets du roi, qui étaient assiégés par les Juifs, sortirent de la citadelle.

Cette année-là, très probablement, fut publié le livre de Daniel, œuvre de l’un des maîtres de la Loi qui avaient enduré la persécution. Les événements les plus récents et la fin de la persécution n’étaient pour lui que le prélude d’une justice de Dieu qui allait abattre définitivement le persécuteur et placer son peuple au-dessus de toutes les nations.

Rien cependant n’était réglé de façon définitive. Le récit du premier livre des Maccabées nous dit que lorsque le roi entra au mont Sion et qu’il vit la force de cette place, il viola son serment et donna l’ordre de détruire tout le rempart (1M 6,60-62). Cette forfaiture du roi, inquiéta Judas à juste titre: les hostilités reprirent sans tarder, Judas eut encore le temps de signer un pacte d’alliance avec Rome, mais ses jours étaient comptés: il mourut dans un combat trop inégal, préférant la mort à la fuite: on était en 160 av. J.­C.

JONATHAN (160-143)

Les intrigues de palais et les assassinats politiques laissaient à présent le trône au fils de Séleucos IV qui régna sous le nom de Démétrius I er Sôter; avec lui les partisans des”Grecs” harcelèrent le parti de la résistance. Les hors-la-loi se manifestèrent sur tout le territoire d’Israël, et tous ceux qui faisaient le mal réapparurent. Ils soumirent ceux qui avaient combattu derrière Judas à des perquisitions et des enquêtes, ils les faisaient comparaître devant Bakidès qui les punissait et les humiliait: Israël connut une oppression si terrible qu’il n’y en avait pas eu de pareille depuis la fin du temps des prophètes.

C’est alors que Jonathan accepta de prendre le commandement et la succession de Judas son frère (1M 9,23-31).

LE DOUBLE JEU

Les affaires de la cour d’Antioche ne s’arrangeaient pas: un rival se dressait maintenant devant Démétrius I, c’était Alexandre Balas qui se donnait pour l’un des fils d’Antiocus Épiphane. Démétrius essaya d’acheter Jonathan par toute sorte de belles promesses: il avait désormais le droit de lever une armée, de fabriquer des armes, et de se présenter comme allié du roi. Fort de ces autorisations royales, Jonathan s’installa à Jérusalem et entreprit de rebâtir la ville. (1M 10,10)

Aussitôt Alexandre (Balas) se livra à la surenchère il conféra à Jonathan la charge de grand prêtre et le titre envié”d’Ami du roi”. Sans le moindre scrupule, Jonathan accepta toutes ces prérogatives des mains de l’usurpateur: en 153, à l’occasion de la fête des Tentes, il faisait une entrée solennelle dans le Temple, revêtu des ornements de grand prêtre.

Démétrius voulut faire mieux; cette fois Jonathan fit la sourde oreille. Quelque temps plus tard ce roi mourut dans le combat qui l’opposait à Alexandre Balas; ce dernier ne lui survécut guère: en 145 il rendit l’âme et Démétrius II, fils de Démétrius I, régna sans concurrent. À Jérusalem, Jonathan continuait de mener son jeu entre les différents prétendants au trône, il finit par tomber victime d’un guet-apens à Ptolémaïs et fut mis à mort peu de temps après (143).

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